Bois énergie - Ils ont dit...

Le bois et l’exploitation

Depuis quand vous occupez-vous de l’entretien de vos haies ? Est-ce que cela représente beaucoup de temps de travail ?
Oui, cela prend du temps mais j’ai toujours coupé mon bois sur l’exploitation car  j’étais équipé d’une chaudière bois-bûche pour la maison.
Mais pour le monde agricole, le bois est une lourde contrainte. J’y gagne maintenant du fait que ma chaudière à bois déchiqueté est automatique : je ne la recharge qu’une fois par mois !

Quelle longueur  de haies avez-vous ? Comment vous organisez-vous pour le broyage et stockage?
J’ai 14 km de haies ; je coupe mon bois au fur et à mesure de l’hiver jusqu’à 5m de haut tous les 4 ans. Au-dessus de cette hauteur, je prends un prestataire tous les 15 ans environ.
Je le fais broyer par un prestataire en mars, et je le stocke sous hangars. Le temps de séchage est de 6 mois minimum.

Avez-vous fait faire un PGB (Plan de Gestion du Bocage) du bocage? Vous en servez-vous pour prévoir vos travaux de bois où l’entretenez-vous « à vue »?
La Scic ENR a effectué un Plan de Gestion du Bocage sur mon exploitation, mais je ne m’en sers pas puisque je connais ma ressource depuis des années : j’ai une marge de 3 ou 4 ans d’avance mon approvisionnement.

Est-ce que vous revendez  du bois ?
Une petite quantité pour approvisionner une chaudière collective sur Dol ; je ne le compte pas comme un revenu à proprement parler mais je pense que ce serait important pour des agriculteurs de pouvoir faire valoriser cette ressource.

Mon prix de vente est de 95 euros la tonne.


La chaudière à bois déchiqueté

Comment avez-vous pris la décision d’installer une chaudière à bois déchiqueté ?
Mon ancienne chaudière  bois bûches devait être changée, j’ai fait installer la nouvelle chaudière en 2011.


Quel type de chaudière avez-vous ?
J’ai une chaudière à bois déchiqueté automatique de 85 kW.

J’ai besoin de  35 kW pour la porcherie avec un bâtiment chauffé en 2 parties : à 28°C pour les 360 porcelets en post-sevrage et à 23°C pour 360 porcelets en pré-engraissement .

Je chauffe également 2 bâtiments d’habitation qui nécessitent respectivement 35 et 15 kW, dont l’eau chaude sanitaire.

De quelle quantité de bois avez-vous besoin pour chauffer l’ensemble de vos bâtiments ? Vous arrive-t-il d’être en rupture et de vous approvisionner à l’extérieur ?
J’ai besoin d’environ 180 m3, et j’ai environ 30 m3 en excédent tous les ans.

Quel a été votre investissement ?
J’ai investi 45 000 euros pour la chaudière,  15 000 euros pour l’aménagement de la porcherie et 20 000 euros pour les bâtiments, 80 000 euros au total.

S’est déduit à cela une subvention du Plan Bois Energie Bretagne de plus de 13 000 euros.

J’ai donc financé 51 000 euros pour cet aménagement.

Quel est le retour sur l’investissement ?
Le retour sur investissement se fait sur 10 ans, pour une chaudière qui a une espérance d’utilisation de 20 ans minimum.

Connaissez-vous le montant des économies réalisées par ce mode de chauffage ?
Entre 2500 et 3000 euros d’économie par an (dues à des variations de consommation en fonction des années) par rapport au système électrique que j’avais auparavant, cela pour le bâtiment agricole.

Techniquement, avez-vous eu des soucis avec votre chaudière ?
Non, l’entreprise qui me l’a installée a fait la mise en route; par la suite, j’ai eu quelques petits incidents que j’ai réglés moi-même sans difficultés.


Son point de vue sur la filière bois et ce système de chaufferie

Les inconvénients ?
Le temps passé, puisque j’entretiens les haies et fais les coupes moi-même.

Et l’investissement de départ qui est important.

Les avantages ?
La maîtrise du coût de l’énergie, le gain de temps dans mon organisation quotidienne (recharge 1 fois par mois), un gain de temps dans les chantiers d’émonde par rapport aux chantiers de bois-bûches et la valorisation de ma ressource-bois.

Pas de regret dans votre choix ?
Aucun,  c’est un confort  même dans la qualité de chaleur à la maison.